Celui-ci fait répondre via son Vice Premier, D. Reynders qui adresse à notre Présidente un avis circonstancié sur les travaux actuels gouvernementaux en la matière.
Lettre de D. Reynders à C. Robert, Présidente
Service Public Fédéral FINANCES
LE MINISTRE
Seniorflex a.s.b.l.
Madame Christiane ROBERT Présidente
Square Vergote, 10 bte 10
1200 BRUXELLES
Le 3 novembre 2004 Nos réf. : DR/mp
Madame la Présidente,
La
copie de votre courrier adressé à Monsieur le Premier Ministre et
relatif aux revendications de Seniorflex, m'est bien parvenue et a
retenu ma meilleure attention.
Les prochaines années, la part de
personnes en âge actif continuera à diminuer graduellement par rapport
à la population entière et, au sein de cette population active, le taux
de personnes âgées de plus de 50 ans augmentera. C'est pourquoi il est
absolument nécessaire que la participation à l'emploi de cette dernière
catégorie s'améliore afin de pouvoir continuer à garantir une
croissance économique suffisante et un solide financement de la
sécurité sociale. Dans ce contexte, la réalisation des objectifs du
sommet européen de Lisbonne, à savoir un taux d'activité des
travailleurs âgés (55-64 ans) de 50% en 2010, constitue une ligne
directrice. Le taux d'activité des personnes âgées de plus de 55 ans
étant actuellement d'à peine 28,1%, le Gouvernement estime qu'il est
temps de réagir.
Afin d'assurer la préparation approfondie de
tout cela, une concertation tripartite a été lancée entre le
Gouvernement, les organisations représentatives des travailleurs et les
associations des employeurs. Avant la fin de l'année, des conclusions
seront basées sur les analyses existantes. Ensuite, des propositions
concrètes seront formulées en vue d'un paquet de mesures concrètes pour
le printemps 2005. Lors de cette concertation, dont toutes les
nouvelles mesures sont évidemment élaborées en concertation avec les
partenaires sociaux, le Gouvernement avancera les grandes lignes et
pistes suivantes:
- il ne faut pas porter atteinte à l'âge
légal de la pension, le problème du "taux d'activité trop bas dans
notre pays n'est, en effet, pas causé par un âge légal trop bas, mais
bien par une sortie du marché du travail trop anticipée;
- les
nouvelles mesures devront s'appliquer à l'avenir et ne peuvent
aucunement viser les nombreuses personnes âgées qui ont anticipé leur
fin de carrière, qu'il s'agisse de préretraités ou de chômeurs âgés;
- les
propositions ayant trait aux conditions d'accès, au montant et à la
durée des régimes de retrait précoce assureront toujours un traitement
spécifique au groupe limité de travailleurs salariés qui ont exercé
leurs professions dans des conditions de travail pénibles ou qui sont
victimes d'une restructuration;
- les nouvelles mesures devront
limiter le retrait précoce en stimulant les travailleurs salariés de
rester actifs plus longtemps ou de retrouver plus facilement un nouvel
emploi en cas de perte d'emploi;
- elles devront également
limiter le retrait précoce en stimulant les employeurs à garder plus
longtemps les personnes plus âgées voire à les engager.
- elles
devront aussi limiter les régimes de retrait précoce en le rendant
moins attirant à accéder tant pour l'employeur que pour le travailleur
salarié;
- enfin, le travail autorisé des nouveaux pensionnés
anticipés peut être freiné ou rendu impossible alors que les plafonds
pour les revenus professionnels pourront être augmentés progressivement
pour ceux qui ont atteint l'âge légal de la pension.
La
concertation susmentionnée devra se traduire au début de 2005 par un
paquet de mesures concrètes concernant la fin de carrière. Il sera tout
particulièrement veillé à ne pas évincer de jeunes du marché de
l'emploi, que du contraire. Le fait de garder des travailleurs salariés
âgés au travail et l'introduction de nouveaux régimes tels que les
projets de parrainage, constituent véritablement un atout pour ce qui
est de la formation et de l'intégration de main d'Âuvre jeune au sein
de nos entreprises. Il sera également important, lors du développement
de ce paquet, de ne pas perdre de vue que la problématique de la fin de
carrière porte sur l'ensemble de la population active.
A la
lecture de ce qui précède, vous constatez que le Gouvernement
consacrera, dans les mois à venir, toute son attention à l'agenda
socio-économique. Il faut en effet tout mettre en oeuvre pour traduire
au mieux la reprise économique actuelle en nouveaux investissements et
nouveaux emplois. Pour maintenir notre prospérité actuelle et compenser
en même temps les coûts liés au vieillissement, le taux d'activité
devra atteindre même 70% d'ici 2010 selon les objectifs européens. Pour
2030, pas moins des deux tiers des personnes âgées de 55 à 65 ans
devront être au travail. Tel est le défi.
Vous souhaitant bonne
réception de la présente, je vous prie de croire, Madame la Présidente,
à l'assurance de mes sentiments distingués.
Didier REYNDERS Vice-Premier Ministre Ministre des Finances
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