A l’attention personnelle
de Monsieur le Premier Ministre Charles MICHEL
31 Aout 2015
Monsieur le Premier Ministre,
Le Comité d’Etudes sur le Vieillissement estime que la prolongation de la vie professionnelle jusque 67 ans sera une bonne mesure, pour la population et pour l’Etat
(augmentant le niveau des retraites et l’équilibre de la Sécurité Sociale).
Mais ce n’est qu'un élément du défi démographique actuel , l'autre étant :
Comment assurer la possibilité d’exercer une activité rémunérée jusqu'à cet âge,
alors que le marché du travail se ferme aux seniors dès 50 ans ?
Nous estimons, comme certains économistes, que la Belgique ne tire pas suffisamment profit des compétences de ses seniors pour le bien de la nation !
Monsieur le Premier Ministre, les seniors qui souhaitent rester actifs, attirent votre attention sur le fait que les compétences amassées par nos concitoyens seniors au cours de leur existence constituent une ressource méconnue et inexploitée de notre économie.
S’occuper de trouver des solutions à leurs difficultés ne relève pas d’un seul ministère,
Il serait indispensable de grouper les actions de réforme et de soutien en coordonnant l’action de plusieurs ministères, comme les pensions, l’emploi, les indépendants, la sécurité sociale, les finances, l’économie, la santé...
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En Belgique, on est considérée comme senior dès 45 ans, (or, un tiers de la population belge a plus de 45 ans...).La discrimination par l’âge, largement répandue, est extrêmement lourde à supporter par cette population.
Restant bloquées sur de vieux clichés, les entreprises n’investissent plus en formation des salariés âgés (45+), les promotions leur échappent et les voies de garages sont faites pour eux.
Retrouver un job après 45 ans tient de la gageure, le chômage de longue durée s’amplifie et devient vite de plus en plus insupportable. Le recrutement vous écarte sur papier, sans avoir aucun égard pour vos compétences.
Il nous parait urgent de changer ces procédés et de lancer un programme de "long life learning" permettant aux seniors de maintenir leur employabilité jusqu'à la retraite.
Il faut soutenir, et non pénaliser, les seniors qui veulent continuer à exercer une activité,
d’autant plus qu’une sérieuse pénurie de compétence et de main d’œuvre nous menace. (Pourquoi faire appel à l’immigration alors que nous avons les compétences disponibles parmi les seniors ?)
Et cela implique de larges réformes, coordonnées et cohérentes, dans plusieurs domaines,
pour introduire :
- plus de flexibilité du droit du travail, de la législation fiscale,
- une réelle gestion prévisionnelle de l’emploi et des compétences (GPEC)
- des conditions de formation, ou de validation des compétences acquises sur le terrain
- l’aide à la création ou de la reprise de PME,
- la transmission des savoirs et savoir- faire...par un enseignement souple et varié.
Monsieur le Premier Ministre, le taux d’activité de nos seniors est entravé par une foule de freins, pénalités, effets pervers de diverses origines qu’il faut lever et la suppression de ce carcan règlementaire multiple devrait aller de pair avec une sérieuse campagne de communication coordonnée, sur la richesse de l’expérience des ainés.
Nous avions exposé nos suggestions à Monsieur le Ministre Bacquelaine, qui a eu le courage de supprimer les plafonds pour les 65+.
Mais on ne peut pas prolonger la carrière professionnelle des belges sans s’assurer en même temps que le travail et l’emploi leur soient accessibles.
Selon Actiris, à 50 ans et plus, seul un chômeur sur 4 a quelque chance de retrouver du travail ! Donc il vaut mieux réserver les efforts à l’emploi des jeunes... (sic) !!!!!
Sur recommandation de Mr le Ministre Bacquelaine, nous avons proposé à Mr le ministre Kris Peeters de lui exposer nos propositions, découlant de nos 12 ans d'expérience du problème des seniors. Son refus répété de nous rencontrer nous surprend et nous inquiète.
Monsieur le Premier Ministre, vous connaissez SeniorFlex. Depuis 2003, nous recherchons des solutions positives pour les seniors qui veulent rester professionnellement actifs. Notre action est citoyenne et nous sommes force de propositions.
Nous ne demandons pas d’aides, ni de subventions, nous sommes tous bénévoles,
et voulons le rester.
Nous réclamons l’attention urgente de nos gouvernants sur les problèmes graves que rencontre une nouvelle classe transversale de la population : les seniors.
Et nos points de vue diffèrent souvent de celui des partenaires sociaux !
Nous tenions à vous alerter sur la nécessité, selon notre conviction, de créer une coordination gouvernementale, large et cohérente,, pour traiter de ces problèmes et de leurs conséquences imbriquées.
Nous sommes à votre disposition pour commenter et justifier certaines propositions, et même participer à vos comités de réflexion, et autres Think tanks.
Dans l'espoir de votre écoute, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Premier Ministre,
l’expression de notre très haute considération.
Christiane ROBERT,
Présidente.
Avocat Honoraire
PS :
Nous nous permettons de vous adresser en annexe :
- le Memorandum sur l’Emploi senior que nous n’avons pas été admis à soumettre à Mr le Vice Premier Ministre et Ministre de l’Emploi Kris Peeters, mais que nous comptons diffuser largement par la presse,
- et le Memorandum sur les Retraites, document que nous avons remis à Mr Bacquelaine, le 15 décembre 2014.